L’UTMB tronqué de Sève ! aout 2019

Bon voilà… L’utmb c’est fini pour nous, désolé de vous avoir déçu…
Quand on disait qu’on ne pouvait rien prévoir sur une distance aussi longue, ça a été le cas ! L’entraînement était nickel, l’envie aussi, mais aucun feeling sur cette course pourtant si belle !
Le manque de sommeil m’a cruellement gêné dès la moitié de la nuit, j’avais bien prévu que ça arriverait la 2ème nuit, mais pas aussi tôt ! Sont arrivés des problèmes gastriques, que je n’ai jamais connu auparavant, envie de vomir et difficulté à m’alimenter et à boire, pas d’énergie, pas de rythme, aucun plaisir depuis le début de la course !
La montée du col du Bonhomme à commencé à être difficile, puis le col de la Seigne un calvaire, je dormais debout et envie de vomir, mais il faisait un vent glacial, donc pas possible de m’arrêter, sinon j’aurais fait une hypothermie, je pensais arriver jusqu’à Courmayeur pour pouvoir dormir, mais j’ai dû me poser 20 minutes à l’arête de mont favre, je n’avancais plus… Ce qui m’a requinqué un peu pour finir la descente sur Courmayeur, où nous attendait notre équipe d’assistance de choc ! Petit massage, sandwich et encouragements qui font du bien !
Puis nous repartons avec Jeje, pensant que ça irait mieux ! Oui… Enfin 1/2h, et envie de vomir ! et Jérôme qui commence à avoir les mêmes symptômes que moi, envie de dormir et de vomir aussi ! On essaie tant bien que mal d’arriver au refuge Bertone, c’est à dire 5 km après Courmayeur ! avançant à 2 à l’heure en s’arrêtant tous les 3 mètres ! Soit un rythme qui n’est pas du tout le notre ! Et on s’arrête 1/2h pour dormir, se disant qu’on allait pouvoir bien repartir !
Mais 1/2h après ça recommence pour tous les deux, nausées… pas d’énergie…
Bertone Bonatti les7km les +faciles du parcours, tellement long pour nous ! Jérôme est décomposé, blanc comme un linge, il veut se poser, et moi c’est pas mieux, rien ne passe, ni liquide, ni solide ! On reste environ 1h et demi à se poser ,mais ça ne va pas mieux…jeje me parle d’abandonner, je lui dit que là où on se trouve, on est obligé de continuer jusqu’au prochain ravito, où il y a des navettes éventuellement, donc on repart, avec toujours l’espoir que ça va s’améliorer.
Les 5 km jusqu’à Arnouvaz nous ont paru une éternité, impossible de courir, les jambes absentes et toujours envie de vomir. A l’infirmerie, un bénévole nous donne un cachet, mais rien n’y fait.. Jeje veut arrêter là, moi je n’ai pas trop envie, parce qu’on s’était dit qu’on irait au bout, mais je vois pas comment je peux finir cette course dans cette état. Cathy au téléphone nous rebooste et on sait que tous les autres nous attendent à la Fouly, alors on prend notre courage à 2 mains et on repart, pour le grang Ferret à 2500m d’altitude. Et là un mega orage eclate 🌩️, le temps de s’habiller, on est trempé et frigorifié, ce qui finit de nous saper le moral, on fera les 10km de descente après le col sous une pluie  battante, dans la boue ! À la Fouly, toute l’équipe nous attend, essaie de nous remonter le moral, mais voit bien que ça ne va pas. Le prochain point d’assistance étant à Champex, on ne peut même pas se changer maintenant, alors qu’on grelote ! Et pour couronner le tout, une coulée de boue, due à l’orage bloque la route, donc nos chers amis sont coincés là et ne pourront pas être à Champex, ce qui veut dire que si on continue, pas d’assistance à Champex, mais à Trient, soit plus de 30km à faire en restant trempés et congelés ! Et en plus quasiment rien avalé depuis Courmayeur ! Jérôme est vraiment dans le dur à ce moment là, et moi je ne me vois pas trop refaire une nuit dans ces conditions, là, alors que je subis cette course depuis le début . La décision est quasiment prise, mais comme la route est coupée, pas de navette pour nous ramener, donc pas le choix que de faire encore 7km à pied jusqu’à Praz de Fort, puis rendre notre dossard.
Voilà, on aurait souhaiter une fin plus brillante,
mais encore une fois, on ne peut pas tout planifier à l’avance…
Merci à tous pour votre soutien et à ceux qui étaient présents sur place, l’utmb restera une superbe course, juste prendre le départ c’est déjà magique !
On va réfléchir à d’autres défis…