Le marathon de Paris 2019 de Virginie

MARATHON DE PARIS

Après la déception d’avoir déclaré forfait pour le marathon de Madrid et le marathon du Mont-Blanc, il y a deux ans, suite à des problèmes de genoux (plus de cartilage) et les conseils du Doc d’arrêter la course à pied, je me remets en selle et me dit ZUT et puis CROTTE, je vais en faire un quand même

Mardi 04 septembre 2018, ouverture des inscriptions pour le marathon de Paris et voilà le challenge est lancé, UN MARATHON POUR MES 40 ANS COOL
Le FUN dans l’histoire, c’est que je peux embarquer ma famille avec moi pour pouvoir venir m’encourager car je vais bien en avoir besoin.
Bon OK, ça met déjà le pression, si je me plante, la Loose
Autre détail, va falloir s’entrainer (2 ans sans trop courir, ça va faire mal), gérer les genoux, gainer ce corps pour éviter trop de traumatisme, perdre du poids : Y’A DU BOULOT
A partir de là, les choses sérieuses commencent, cross training, pilate, yoga, footing, alimentation, JE GERE
Difficile avec les enfants, la construction de la maison ET TOUT ET TOUT mais je ne lâche rien ✌️
Début des entrainements 10 semaines avant la marathon, consignes : FAIRE ATTENTION AUX GENOUX et s’écouter.

Je suis bien, les efforts payent : un corps délesté de 8 kilos, plus gainé et donc moins de tension dans le dos et les bras lors des entrainements. Le genou droit m’a un peu posé problème mais je me suis écoutée : repos une semaine, genouillère et HOP c’est reparti.
J’ai testé l’alimentation, l’hydratation, la tenue avec de nouvelles chaussettes.
BREF, si avec tout ça, je ne suis pas prête, bah MINCE alors !
Et mon objectif de 4h30 se transforme en 4h15 LA Pression

Maintenant faut gérer les angoisses du marathon : le genou, le temps, le pipi/caca et j’en passe.
Malgré une grande fatigue depuis le lundi, je positive :
CA VA LE FAIRE !!✌️

Une cure de SOLUPRED et un NUROFEN plus tard :
Dimanche 14 avril, SAS 3h45, GLAGLA j’ai froid, j’ai peur, j’ai envie…. GRHHHH
Mais l’euphorie est là, ça y’est, j’y suis.
Consigne : ne pas partir trop vite, on verra après, NE PAS SE CRAMER.
Le départ est lancé, ma famille est là, des cris d’encouragements.
Je regarde ma montre PFFFF QUOI ? c’est pas possible, je m’était promis de ne pas partir vite, de me coller la montre entre les yeux pour en être sûre.
OH et puis MERDE, ça roule bien, pourquoi s’en priver, on verra après. A vrai dire, les jambes courent toutes seules, prises dans le dédale de la route, tous ensemble pour le même objectif (finir le marathon), ça porte…..mais jusqu’où ? Bah on verra bien.

Et là commence un monologue de 43km140

« Qu’est-ce que l’on va manger demain ? Faut que je fasse le ménage en rentrant ! J’ai tel patient à appeler au boulot ! »

ET BEN NON, c’est plutôt du genre : « Allez, Allez, Allez ? ça va le faire, y’a pas de raison, les genoux sont là, je pense aux gens qui m’encouragent, à l’entrainement, aux bons moments partagés avec le groupe marathon, aux conseils échangés, à cette fameuse baignade, aux apéros, allez tu peux le faire, et….

J’ai mal à l’estomac, mais ça va passer, ni pense pas, serre les fesses, ça va passer aussi, j’ai mal aux jambes, ça va passer également»

Bien sûr, tout ça en profitant du paysage, des monuments mis en valeur par cette belle lumière (beau temps sur Paris), notamment la Cathédrale Notre Dame devant laquelle on est passé, des encouragements de la famille et des inconnus, des orchestres, de la fanfare, de la musique, des beaux pompiers LOL, des coureurs qui nous entourent, qui discutent, qui se motivent.
C’EST CA AUSSI UN MARATHON

La gestion de la course se fait par palier de 5km, je suis bien malgré le rythme soutenu.
Je passe les 10km, toujours bien, je m’alimente un peu.
15 km, je suis à 10,7km/heure de moyenne, PU….NAISE, est-ce que ça va durer ? Je gère, on verra après, je m’alimente encore.
20 km, j’ai mal à l’estomac, j’arrête de m’alimenter et de boire, j’attends que ça passe, l’allure est toujours bonne, pas de bobo…je serre toujours les fesses GRHHHH
Semi-marathon en 2h02 Houlala ✌️ Intérieurement, je saute de joie, 5 min d’avance sur mon objectif, ça c’est fait.
De toute façon, y’a la 2ème partie à gérer. ON VERRA BIEN
25 km, ça va le faire ! Mais j’attends les 27km, c’est la distance la plus longue faite à l’entrainement, que va-t-il se passer après ?
26km, ma famille qui m’encourage, je commence à avoir mal aux jambes, le tunnel BEURK le tunnel, faut que je me réalimente pour nourrir mes muscles. Je commence à aller mieux.
La cadence commence à baisser.
30km, pas de mur, bah tant mieux mais je commence à avoir mal au côté droit du pied droit, je dois compenser à cause du genou et l’estomac fait des siennes. Ça va passer.
35km, LE MUR THE WALL les jambes se crispent mais avancent toutes seules.
Interdiction de m’arrêter, jamais je ne pourrais repartir, CA C’EST SUR !!
Le pied me fait mal, je n’y pense pas, je regarde autour de moi, commence à voir des coureurs qui marchent, se massent, vomissent.
JE DOIS TENIR.
La cadence ralentit, je m’en fous, j’ai de l’avance sur mon chrono. J’applaudie les groupes de musique qui nous entrainent (vers l’arrivée j’espère).
Allez, je me dis qu’il reste juste 7 km, c’est juste un PETIT footing, ça va le faire, vas-y !
JUSTE UN PETIT FOOTING, j’ai dû me le dire 1000 fois.
Je regarde autour de moi, on est tous le même sac, on a tous une cadence ralentit et un corps qui souffre. Les km défilent TOUT doucement.
Je regarde ma montre, ça va le faire, tiens le coup, c’est bientôt fini. Il faut que tu gères.

Je savais que j’allais revoir ma famille.
41km500, MA FAMILLE je me redresse, GENRE TOUT VA Bien ✌️
AHHHH je SOUFFRE !!

Et là, des jeunes sapeurs-pompiers nous disent, RESTE 500 mètres Hallelujah
Allez 500 mètres CA VA LE FAIRE
200 mètres plus loin, d’autres personnes : « Allez, il reste 500 mètres »
C’EST UNE BLAGUE ?
200 mètres plus loin, je passe la banderole des 500 mètres PU….NAISE/CROTTE/FLUTE ET MERDE

J’accélère des fois que…….genre, je vais gagner des MINUTES LOL
Je ne sais pas si j’ai accéléré car les jambes ne répondaient plus mais elles avaient le mérite d’avancer et là, je vois l’arche de l’arrivée au loin, 195 mètres de bonheur, c’est bientôt fini, tu l’as fait.
E là, LIBERER…..DELIVRER
Des pleurs sans larmes BIZARRE

JE L’AI FAIT
43km140 en 4h12 OBJECTIF plus qu’ATTEINT

Qui a dit que je ne pouvais/devais plus courir, quelle belle revanche !
JE SUIS MARATHONNIENNE à 40 ans

Bon maintenant, j’ai des bobos de marathonien, je vous explique pas ma démarche dans les couloirs de l’Hôpital et à chaque fois que je me lève de mon fauteuil : « Ah oui, c’est vrai, j’ai fait un marathon OUILLE !! »
Et l’on m’a demandée « Tu as été skier ce week-end » et moi qui répond : « non, j’ai juste fait un marathon » Et oui, j’ai la marque de mes lunettes de course

Merci à vous tous qui m’avez encouragée, qui avez cru en moi.
Merci à ma famille de m’avoir accompagnée dans cette folle aventure.
Merci à Geoffrey, mon coach en cross training, qui a contribué à améliorer ma condition physique.
Merci à Gaëlle, ma prof de Yoga et de Pilates, qui a également contribué à transformer mon corps.
Merci à Thibault Geoffray pour ces conseils en nutrition. Vive le Healthy !
Et Merci au Club26Allan pour m’avoir accompagnée lors des entrainements, je n’oublierai pas cette bonne ambiance qui m’a permis de tenir et d’y aller avec plus d’entrain. Merci pour vos partages et conseils. Et dégouter de ne pas avoir été avec vous le soir sur Paris (Y’en a qui bosse le lendemain lol)
Merci aux organisateurs du marathon de Paris, il n’y a rien à redire.

Maintenant, je suis descendue de mon petit nuage !!
Mais je n’arrive pas à me résoudre à quitter le bracelet vert du marathon NON MAIS N’IMPORTE QUOI

J’ai dit que je ne ferai qu’un seul marathon
EUH ??? bah finalement peut-être pas.
Affaire à suivre…..